SYLVAIN GOURLAY - est un pianiste, compositeur et professeur PEA. Il commence le piano dès le plus jeune âge et obtient plusieurs premiers prix. Il compose par la suite plusieurs albums : Momentaneus , Piano Sounds, Dreambox, Aqua Summa et Opus Aeterna. Il se produit en concert, enseigne, compose et collabore régulièrement avec des producteurs de musique électronique.

Au Petit Trianon et sur France Musique

Au Petit Trianon Samedi 24 Mars 21h et Momentaneus sur France Musique Dimanche 25 Mars à l'émission de Gaëlle Le Gallic



TV France 3






Appoggiature d'Or pour les "Momentaneus" par Appoggiature Mag



❛Disque❜ Momentaneus I à XII, "Aux âmes bien nées..." • Sylvain Gourlay, jeune compositeur & pianiste, ou The Artist

La musique écrite aujourd'hui déconcerte encore les mélomanes les mieux disposés : structures absconses, formules creuses tournant parfois à vide - voire magma indigeste de sons heurtés, discordants. Nous disposons heureusement d'une pépinière de grands talents français (toutes générations confondues) : Guillaume Connesson, Pascal Dusapin, Thierry Pécou.... Cette liste est loin d'être exhaustive. Point commun chez ces artistes contemporains : le sens d'une mélodie, certes accessible, mais innovante, passionnée et 
sensuelle, résolument ancrée dans son époque. Un souci d'excellence qui se retrouve dans le premier album en solo de Sylvain Gourlay, compositeur, pianiste, improvisateur et arrangeur : nul doute qu'il séduira d'emblée un vaste public. 
Le jeune Blésois (il est né en 1985) serait-il ce qu'on pourrait nommer un révolutionnaire subtil ? Ce recueil envoûtant le prouve amplement, tant il révèle un créateur authentique, indépendant, libre, à la personnalité déjà affûtée et attachante. 

Quel est son univers ? Cosmopolite, étourdissant, un métissage d'une force d'attraction irrésistible. Il brasse ainsi avec brio - et malice - les références les plus insolites.
L'inspiration de Gourlay, en perpétuel jaillissement, trahit une imagination débordante, un lyrisme dionysiaque. 
Voici un style puissant et original aux possibilités infinies : il se situe entre Philip Glass, John Adams (Momentaneus XI), Gabriel Fauré et Claude Debussy... avec un clin d'oeil envers la musique de film ! Il jette en outre des passerelles inédites (Momentaneus IIIentre différents rivages musicaux sans que cela paraisse artificiel, plaqué, tel un procédé gratuit. Toute tentative de classification s'avère dès lors un exercice vain. L'esthétique du créateur est elle de filiation néo-tonale, d'obédience répétitive, d'ascendant post-romantique? Nous emploierions presque le qualificatif de minimalisme flamboyant ou d'impressionnisme dégingandé, tant ce musicien explorateur  réconcilie moult langages musicaux a priori antagonistes.

L'artiste travaille ici bien davantage que le syncrétisme, il réinvente carrément le récital pour clavier : ainsi les Momentaneus VI ou VIII respirent comme du Glass - mélancoliques, nostalgiques, emplis d'une morbidezza rêveuse. Au delà d'une simplicité apparente, d'une profondeur désarmante, le résultat obtenu est sidérant : jeu précis, fluide, virtuose, chorégraphique même, serti en un legato vif argent. La qualité première de Sylvain Gourlay : une excentricité patente (les accords initiaux un brin jazzy, chaloupés, de Momentaneus III) conjuguée à un sens du raffinement "post-fauréen" ; bref, une élégance rare, d'une poésie onirique, miraculeusement comparable au trop méconnu Chant de la Mer de Gustave Samazeuilh.

L'auditeur est - littéralement - happé par ces treize pièces (en effet, le CD s'achève, au-delà de Momentaneus XII, sur un curieux et facétieux bis... tapi dans une plage cachée). Les grands espaces inspirent à l'évidence la pensée du compositeur : ces vitraux pianistiques s'ouvrent sur des à-pics vertigineux, des cascades d'harmonies chamarrées, de grandioses paysages sonores aux points cardinaux irisés. Aux antipodes de tout didactisme prétentieux et plat, ceci parle au coeur, à l'imaginaire. 

Chapeau, l'artiste ! Michelet n'écrivait-il pas "la vie doit flotter comme un rêve" ? 
C'est un pari éminemment réussi, avec cet enregistrement coup de coeur. 
Vivent ces Nouveaux Horizons Chimériques de Sylvain Gourlay !... 
En attendant Momentaneus 2, cela va de soi.

 Étienne Müller

Au Carmen



Gonzai : critique de l'album Momentaneus


GONZAI                                                  19 DÉCEMBRE 2011
SYLVAINGOURLAY
Momentaneus

gonzai.com/sylvain-gourlay-momentaneus

Je devais faire un break, oublier le clavier pour un temps, histoire de retrouver une inspiration que je croyais belle et bien disparue. Puis j'ai reçu "Momentaneus", premier CD du pianiste et compositeur Sylvain Gourlay, qui devait me redonner l'envie d'écrire et de redécouvrir la richesse d'un répertoire minimaliste que j'avais bêtement occulté pendant des années.

pochette album avant tete 300x269 SYLVAIN GOURLAY ::: MomentaneusC’est souvent comme ça, et on ne sait même pas pourquoi. Le destin avait dû deviner qu’il me fallait m’arrêter, prendre le temps nécessaire pour me remettre à imaginer des mondes fantastiques. Je devais pourtant – et je ne le savais pas encore – retrouver le son pur d’un piano aérien aux mélodies romantiques baignées d’éclats impressionnistes, pour que mon cœur se remette à battre fort au rythme des pulsations photoniques de ces quelques « Momentaneus ». Petits instants de musique n’ayant pas la prétention de bousculer les grandes pages d’un répertoire éculé allant des Préludes de Debussy aux compositions de Glass ou deSakamoto, mais qui surent chacun leur tour m’inviter à une sereine réflexion, enfin prêt à recevoir leur minimalisme éclairé comme une sorte de révélation. Après plus de quinze ans d’écoute attentive du vaste répertoire classique, et notamment de tout ce qui a pu se faire avec un piano, je n’avais jamais encore accordé une place estimée à ce genre contemporain qui me paraissait fade, peu inspiré et juste bon à agrémenter les BO de bluettes aux scénarios lénifiants. Alors pour en avoir le cœur net, je suis allé réécouter quelques œuvres minimalistes sur YouTube. J’ai soudain pris la musique du film The Hours, composée par Philip Glass, en pleine gueule, avec son romantisme schumannien. Puis j’ai écouté Solitude de Ryuichi Sakamoto et suis resté émerveillé devant ces motifs simples et lumineux mettant le temps en sustentation, cristallisant le froid de l’absence ou de la mort, comme dans l’Andante sostenuto de la Sonate en si bémol majeur de Schubert. Que s’est-il passé pour que j’aie cette subite prise de conscience ? En musique comme dans la vie, on ne peut jamais être sûr de rien. À un moment donné, on est toujours rattrapé par ses propres contradictions. Et ce qu’on croyait acquis n’existe plus. Enregistrer un disque peut être d’une facilité déconcertante, le plus dur est de savoir provoquer chez l’auditeur la résonance ultime, lui ouvrir des mondes nouveaux en libérant son imagination. Sylvain Gourlay a réussi, en quelques morceaux de deux à trois minutes, à créer en moi un tsunami libérateur, m’envoyant rêver sur des plages inconnues à la recherche de trésors enfouis. En cela, je lui suis extrêmement reconnaissant.
Sylvain Gourlay n’a que 26 ans et a déjà travaillé pour une multitude de compositeurs contemporains : Mulsant, Jolas, Pécou, Markeas ou Hersant. « Momentaneus » est son premier recueil de morceaux en forme de Moments Musicaux Éphémères inspirés de l’impressionnisme debussyste et du minimalisme de Glass. Sa musique, attrayante et inspirée, donne envie de crier victoire tant on sent chez lui une capacité à aller très loin. J’attends désormais d’entendre de lui des pièces plus imposantes pour valider mes premières impressions et le suivre sur les traces parsemées d’embûches d’un french minimalism revigoré.

Nouvel Obs

A star is born !

Le nouvel ObservateurChallengesSciences et AvenirRue89

nouvelobs.com

10.01.2012

A star is born !

Sylvain Gourlay est né le 15 mai 1985 à Blois. Pianiste et compositeur français de musique contemporaine, il commence le piano à l'âge de sept ans et obtient quelques années plus tard des premiers prix au conservatoire. Il s'intéresse par la suite à la musique actuelle (pop, électro, jazz, rock) qui lui amène une inspiration nouvelle. En rencontrant, travaillant et improvisant avec des compositeurs contemporains comme Levinas, Mulsant, Jolas, Pécou, Markeas ou Hersant, il écrit différentes pièces pour piano solo inspirées de Satie, Debussy, Chopin, Rachmaninov et d'autres styles (Glass, Jarrett, Gonzales, Tellier). En 2010, il compose son premier recueil de morceaux nommé Momentaneus, moments musicaux éphémères…


Parallèlement, il collabore avec plusieurs chorégraphes et compose pour la danse (Tango's Project Quartet et 14²). Ces compositions sont évidemment liées à l'image, et donc au cinéma, ce qui rend ces pièces très adaptées à la musique de films. Son premier album Momentaneus sous le label Dolala Records, soutenu par Paris Jeunes Talents, sera distribué par MVS-Anticraft. Sortie le 16 Janvier 2011. Le mieux, vous savez bien, c'est de le rencontrer et de lui demander en ce début d'année : et le cinéma dans tout ça ?...

CinéLivres - Vous êtes compositeur et excellent pianiste. Où avez-vous étudié et quels sont vos projets ou vos rêves ?

Sylvain Gourlay – Ah ! mes rêves ! Bon, j'ai tout d'abord commencé le piano au conservatoire de Blois dans un cursus très « classique » puis les prix, concours, etc.. J'ai adoré ces moments de grandes découvertes et parfois détesté (la musique est un art qui demande une rigueur énorme et j'ai dû l'acquérir) ! Tout ce que j'ai appris, je crois, vient des rencontres. En premier lieu, mon père mélomane m'a fait baigner dans un univers musical allant de Bach à Led Zeppelin. Puis ma professeure de piano m'a fait découvrir Chopin, Rachmaninov ou Debussy. Enfin, quand j'ai rencontré Michael Levinas à Nantes ou Alejandro Markeas et que j’ai travaillé avec eux (des pianistes/compositeurs de musique contemporaine), j'ai ressenti l'envie de jouer et d'écrire mes propres morceaux. C'est un plaisir fou !

J'adore jouer du Satie, Scriabine mais lorsque vos compositions sonnent sous vos doigts, l'orgasme n'est pas loin ! On passe aux rêves ! J'ai des projets diverss en ce moment comme accompagner un chanteur dans une revisite des tubes des années 1980 piano/voix, mais aussi écrire d'autres mélodies piano solo pour un futur albumMomentaneus 2 ? Et voici donc un exemple de rêve : composer pour la musique d'un film. Lorsque je vois des images, la musique défile dans ma tête, les thèmes apparaissent naturellement et j'ai envie de faire cela à grande échelle. C'est venu entre autres grâce au travail que j'ai fait récemment pour la musique de la publicité et du documentaire AXA, A journey into Longevity

CinéLivres - Comment expliquez-vous que musique et cinéma fassent si bon ménage ? On pourrait multiplier les exemples à l'infini, mais prenons seulement Nino Rota et Federico Fellini, Alfred Hitchcock et Bernard Herrmann, Jacques Demy et Michel Legrand, etc.

Sylvain Gourlay - Je crois qu'il suffit d'enlever le son d'un film pour comprendre l'importance de la musique au cinéma. Je pense que la musique permet de décupler l'image, de nous faire rentrer dans le film. La musique est l'art du temps n'est-ce pas ? Musiques et images avancent, défilent, donnent des émotions, nous transportent. Je pense d’ailleurs au dernier film de Michel Hazanavicius, The Artist, qui rend une telle sensibilité par les images et la musique. C'est ça pour moi la recette secrète d’un bon film : pouvoir créer un moment où la musique et les images ne font qu'un.


CinéLivres - Vous avez déjà composé une musique pour le cinéma, notamment pour un court-métrage de Fabien Guyot, que diriez-vous de la chanson ?

Sylvain Gourlay – Tiens, c'est marrant, j'en ai parlé hier soir avec un ami musicien. On se disait que parfois ce qui pourrait manquer à notre musique, c'est la force d'un texte. Des paroles sur des harmonies profondes, le tout avec une mélodie qui reste en tête, voilà ce que j'ai envie de faire. Pour moi, Gainsbourg a su trouver cette alchimie envoûtante (au passage merci au papa de Serge pour ses leçons de piano classique qui lui ont inspiré tellement de mélodies). 

CinéLivres - Vous êtes sur CinéLivres, quel est donc votre livre favori ?

Sylvain Gourlay - Houellebecq me fascine par sa façon de voir notre société.


CinéLivres - Si on vous donnait tous les talents artistiques et carte blanche, qu'aimeriez-vous réaliser ?

Sylvain Gourlay - Jouer mes Momentaneus dans des endroits inimaginables : en montagne ou en complète opposition, dans un lieu bruyant, citadin : sur un building new-yorkais par exemple. Tout ça me vient d'un souvenir de l’adolescence, au moment où j'étais isolé à la campagne, écoutant les Nocturnes de Chopin dans un pré, j'ai ressenti une telle communion entre musique et nature que ce moment est resté gravé à jamais en moi. D'où cette envie de jouer dans des lieux improbables. Mon voyage en Islande en a été la confirmation, les grands espaces m'inspirent pour composer !



CinéLivres - Et dites-moi, non pas quel est votre film favori car je sais que c'est impossible, mais quels sont vos 5 films préférés ?

Sylvain Gourlay - De battre mon cœur s'est arrêté de Jacques Audiard pour la relation entre Romain Duris et le piano (utilisation de la Toccata en mi mineur bwv 914 et Après une lecture de Dante de Franz Liszt).
Lost in translation de Sofia Coppola. Le feu follet de Louis Malle, avec ses morceaux d'Erik Satie en BO, tellement justes dans l'atmosphère du film. The Hours de Stephen Daldry avec la BO de Philip Glass. Et enfin, Melancholia de Lars von Trier pour l'utilisation magistrale de la musique de Tristan et Isolde de Richard Wagner. 

CinéLivres - Lisez-vous des livres sur le cinéma et, si oui, lesquels par exemple ?

Sylvain Gourlay - Non pas vraiment, mais j’ai découvert récemment La Jetée de Chris Maker et j’ai acheté le livre, une référence de ciné-roman pour moi !


CinéLivres - Votre musique pourrait fort justement illustrer certains films muets, notamment ceux de Méliès dont on ne connaît pas la partition d'accompagnement. Voici une idée à creuser avec la Cinémathèque française...

Sylvain Gourlay - Oui en effet, Georges Méliès m'inspire beaucoup et donne envie de jouer, composer pour son œuvre. C'est d'ailleurs en pensant à des images et à des moments que j'ai composé les douze Momentaneus, comme plusieurs tableaux.


J’ai aussi hâte d'entendre en mai prochain à Paris le travail de Philip Glass avec le Kronos Quartet sur la BO du Dracula réalisé en 1931 par Tod Browning. Tout comme Méliès, aucune musique spécifique n’a été composée pour ce film.

CinéLivres - Si vous n'aviez que trois vœux à réaliser, quels seraient-ils ?

Sylvain Gourlay - Réaliser le projet de votre question 5 ! Signer une musique de film pour 2012. Et enfin, jouer mes Momentaneus au Royal Albert Hall de Londres, on peut rêver non ? (:-)

CinéLivres - Enfin, la question qui tue, qu'emporteriez-vous comme objet sur une île déserte, à part j'imagine votre piano ?

Sylvain Gourlay - Ah mon piano… C'est intéressant comme question car parfois on adore son instrument et puis soudain, on le rejette. Le pianiste Alexandre Tharaud a trouvé la solution : il n'a pas de piano chez lui, il préfère travailler chez des amis. Pourquoi pas ?
Mais pour répondre à votre question, je pense que j’emporterais du papier à musique…

Propos recueillis par Jean-Max Méjean